Quand on est un jeune parent, d’un ou de plusieurs enfants, et que son/sa conjoint(e) a repris le travail pendant qu’on reste à la maison, on a vite fait de se retrouver isolé(e). Sans parent proche géographiquement parfois, sans ami disponible aux moments où on en a besoin, on a vite fait de se sentir seul(e). Et ça peut être parfois très douloureux à vivre.
Il y a toute cette vie hors de la maison, ces gens qui vont au travail tous les jours, qui se sentent plus ou moins utiles, mais qui sont dans l’action malgré tout. Ces gens qui sont reconnus par la société, parce qu’ils produisent, parce qu’ils servent à quelque chose. Et puis il y a le nouveau parent, qui cherche sa place, qui peine parfois à en trouver une qui lui corresponde, dans cette nouvelle vie qui se dessine …
Quand on est jeune maman/papa, à la maison, on se sent totalement déconnecté(e) de ce monde du travail qui est le quotidien de beaucoup d’autres. Les journées se déroulent au rythme des besoins du bébé et/ou des enfants : repas, siestes, change, éveil … Bien sûr que ce qu’on fait est nécessaire, est utile. Mais la société le reconnaît peu, ou pas du tout. Cette image qu’on nous renvoie, c’est l’image de la personne « au foyer », qui s’occupe des enfants, qui ne travaille pas, qui ne touche pas d’argent (ou si peu), qui ne propose rien de concret pour oeuvrer au bon déroulement de la société. Alors qu’élever des enfants, c’est certainement une des choses les plus importantes à faire dans ce monde, non ? 😉
C’est difficile de se sentir en complet décalage avec le reste du monde, quand déjà notre propre monde intérieur est mis à mal par les sollicitations constantes de notre bébé/nos enfants auxquelles il faut répondre en boucle, et une impossibilité quasi permanente de répondre à nos propres besoins personnels (faire pipi, manger chaud, prendre une douche, faire une micro sieste …).
Et c’est important de savoir s’entourer dans ces moments-là, d’autres mamans/papas dans la même situation, d’associations qui permettent des rencontres, des ateliers, des temps partagés, d’avoir sous le coude des proches (et/ou une doula) qui peuvent débarquer pour vous offrir une heure de sieste ou vous préparer un bon petit plat pendant que vous profitez du luxe d’une douche chaude dans le calme. C’est important d’avoir des personnes-ressources qui puissent prendre soin de vous, comme vous, vous prenez soin de votre bébé.
Il n’y a pas de honte à demander de l’aide quand on a en a besoin. Et c’est souvent aussi important pour le parent que pour le bébé (qui est une vraie petite éponge qui ressent tout), de s’accorder ce temps nécessaire pour soi.
On dit qu’il faut un village pour élever un enfant, alors accepter une main tendue, c’est juste agrandir son village.
L’isolement, la solitude et le manque de relais sont des causes majeures de la dépression post-partum, il ne faut pas les sous-estimer. Parfois, on atteint simplement ses limites, et passer le relais devient indispensable, vital.
Faire appel à toutes les forces vives pour vous soutenir dans cette période d’intenses bouleversements qu’est l’agrandissement d’une famille n’est pas une faiblesse, mais une marque de sagesse.
Offrez-vous le cadeau de vous écouter, et si besoin, déléguez sans culpabilité ! 😉