Je vous propose un article un peu plus personnel aujourd’hui, un petit bout de moi, une esquisse de la maman que je suis …Â đ
Il y a 3 ans, je suis devenue mĂšre pour la deuxiĂšme fois.
Ce 8 fĂ©vrier 2015, je ne l’oublierai jamais.
Il y a 3 ans, un beau bĂ©bĂ© a fait son chemin Ă travers mon bassin, pendant 36h, pour naĂźtre, et m’a permis de vivre une expĂ©rience extraordinaire en tant que femme. Il m’a permis de me dĂ©passer, de me connecter Ă mes capacitĂ©s illimitĂ©es, de puiser dans mes ressources profondes, de dĂ©couvrir toute la puissance de mon corps, et il m’a accompagnĂ© dans cette danse Ă deux qu’a Ă©tĂ© ce merveilleux accouchement. J’y pense encore avec des frissons, car je n’ai jamais vĂ©cu quelque chose de si intense et d’aussi fou dans ma vie. Cet accouchement m’a rĂ©vĂ©lĂ©e Ă moi-mĂȘme, et c’est quelque chose que je souhaite Ă chaque femme, quelques soient ses choix d’accouchement et son parcours de mĂšre. â€
Et dans la continuitĂ© de ce fol accouchement, il y a eu ce petit bout d’homme qui a continuĂ© Ă me challenger, comme pour me montrer que je peux aller toujours plus loin, qu’il n’y a que mes propres limites qui m’empĂȘchent d’avancer. Des nuits difficiles, des pleurs nombreux, des inquiĂ©tudes sur sa santĂ©, un bĂ©bĂ© aux besoins intenses … Les premiers mois ont Ă©tĂ© tempĂȘtueux, et je me suis dĂ©passĂ©e sur bien des sujets que je ne pensais pas pouvoir affronter. J’ai trouvĂ© des ressources insoupçonnĂ©es en moi, et parfois, aussi, j’ai touchĂ© mes limites.
Ce petit rayon de soleil, ce Petit Prince bouclĂ© aux yeux bleus et aux cheveux blonds comme les blĂ©s, ce rire qui chante, ce regard malicieux, cette Ă©nergie dĂ©bordante, ce petit clown tempĂ©tueux, ce tourbillon de vie joyeux, c’est un peu de toi, tout ça, mon Augustin.
A 3 ans, tu adores le chocolat, les vĂ©hicules, les bĂ©bĂ©s, lire des livres sur le canapĂ© blotti contre ton papa, ton frĂšre ou contre moi, chahuter avec Simon, prĂ©parer des gaufres en pĂąte Ă modeler Ă la fraise et au fromage (miam !!), recevoir des invitĂ©s Ă la maison, faire le clown, dormir, faire de la pĂątisserie, courir, construire des circuits, jouer Ă cache-cache, dessiner, embĂȘter le chat, dĂ©mĂ©nager le salon, les dessins animĂ©s avec des vĂ©hicules d’intervention, les crĂȘpes, escalader, chanter Ă tue-tĂȘte …
DĂšs le rĂ©veil, tu as une Ă©nergie folle, tu bondis partout, tu papotes Ă qui mieux mieux, tu ne t’arrĂȘtes jamais sauf quand tu dors. Tu nous fais beaucoup rire avec tes bavardages et ton petit visage si expressif. Tu es un vrai petit comĂ©dien, tu aimes te faire remarquer, te donner en spectacle, ĂȘtre le centre de l’attention. Tu as un sacrĂ© petit caractĂšre. Parfois, c’est difficile de canaliser toute cette Ă©nergie dont tu dĂ©bordes, parfois encore tu mords et tapes comme si tu avais besoin de dĂ©charger un trop-plein qui te submerge. Parfois on ne sait plus comment rĂ©pondre Ă tes besoins, on ne trouve pas le bon canal pour communiquer avec toi.
Je crois que c’est ça, au fond, devenir parent. Apprendre que rien n’est acquis, qu’on va passer par des doutes et des questionnements, des remises en question de nos façons de faire, qu’on va s’ajuster en permanence, et que dĂšs qu’on aura trouvĂ© un point d’Ă©quilibre, il faudra recommencer ! Osciller entre diffĂ©rentes solutions, diffĂ©rentes directions, et se retrouver de nouveau Ă se poser mille questions en cherchant des rĂ©ponses, nos rĂ©ponses, celles qui feront sens pour nous. Et je crois que tu te poses lĂ pour nous challenger, mon tout-petit tourbillonnant, tu es arrivĂ© pour ne pas nous laisser nous reposer sur nos acquis, pour nous faire creuser plus profond notre patience, nos ressources, nos blessures, nos incohĂ©rences. Tu es lĂ pour nous faire grandir. â€
Depuis 3 ans tu es venu complĂ©ter notre famille, tu as donnĂ© un petit frĂšre Ă Simon mais aussi un partenaire de jeux et de cĂąlins, tu nous as fait parents de 2 enfants, tu es venu apporter tant de joie et de rires Ă notre foyer … Ta coquinerie et ta bouille d’ange sont venus remplir une place comme faite pour toi …
Tu aimes ĂȘtre entourĂ© de monde, tu demandes si facilement « TeuplaĂźt veux jouer avec moi ? » aux adultes autour de toi, tu es trĂšs attendri et apaisĂ© par les bĂ©bĂ©s plus petits que toi, tu adores leur faire des cĂąlins et des bisous. Tu parles trĂšs bien, tu papotes toute la journĂ©e, quand je te dĂ©pose Ă la crĂšche le vendredi, tu dis toujours Ă la personne qui t’accueille que « mamĂŽn le vient me chĂ©chĂ© apwĂš le dodo ! », tu adores faire l’appel Ă table pour vĂ©rifier que toute la famille est lĂ , tu aimes tirer le cartable de ton grand frĂšre quand on va le chercher Ă l’Ă©cole, tu n’es toujours pas continent et ça semble passer bien au-dessus de tes considĂ©rations, tu rĂ©clames un petit frĂšre ou une petite soeur quand on lit ensemble « il y a une maison dans ma maman », tu aimes te dĂ©guiser en pompier, et tu veux toujours Ă©couter de la musique pour qu’on puisse danser ensemble dans le salon en faisant les fous.
En septembre tu iras Ă l’Ă©cole, dĂ©jĂ … Ăa me rend fiĂšre de te voir pousser et faire ton petit bonhomme de chemin ! Grandir, Ă©voluer, te construire, devenir cette petite personne autonome qui aura de moins en moins besoin de moi au fil du temps. Bien sĂ»r il y a un peu de nostalgie qui se mĂȘle Ă tout ça. « Mon tout-petit », comme j’aimais t’appeler, tu ne l’es plus tout Ă fait. Le bĂ©bĂ© a laissĂ© place au petit garçon. Ce petit bonhomme qui ne laisse personne indiffĂ©rent, qui fait rire les gens dans la rue, qui donne des ordres comme personne, qui rĂ©clame Ă retourner dans mon ventre, et quand je lui dis que ce n’est pas possible, qui rĂ©pond « Alors demain ?? » en penchant la tĂȘte sur le cĂŽtĂ© avec un regard plein d’espoir.
Ma petite fougue blonde, j’ai aimĂ© t’allaiter durant 16 mois (la moitiĂ© de ta petite vie !), malgrĂ© le manque de soutien de l’entourage parfois, les dĂ©buts compliquĂ©s, la fatigue. J’ai aimĂ© ces moments de fusion entre nous, plonger mes yeux dans les tiens dans ces moments intimes et complices, t’entendre tĂ©ter comme un glouton, t’offrir l’aliment le plus adaptĂ©, celui fait juste pour toi. J’ai aimé ce cĂŽtĂ© merveilleux de l’allaitement, ce sein qui rĂ©pond Ă Â tout : les coliques, les douleurs dentaires, le besoin de rĂ©confort, d’amour, de proximitĂ©, de contact, de lien … Sortir mon sein et te voir t’apaiser Ă ce simple contact, c’Ă©tait quelque chose de magique !… đ
Et j’ai pu constater que ce lien ne t’a jamais empĂȘchĂ© d’ĂȘtre sociable et de vivre trĂšs bien les sĂ©parations, comme si te rassurer encore et encore t’avait donnĂ© cette confiance en toi nĂ©cessaire pour pouvoir aller explorer le monde qui t’entoure.
Mon Tinou, tu es un petit ĂȘtre extraordinaire que je ne me lasse pas de voir grandir et pousser et dĂ©couvrir le monde. C’est un privilĂšge d’ĂȘtre chaque jour qui passe ta maman … â€Â Merci de m’avoir choisie, merci pour ce merveilleux accouchement, merci pour tout ce que tu apportes de doux et de fou Ă ma vie ! đ
BEL ANNIVERSAIRE MON AMOUR !!!
Et moi je suis passionnĂ©e par tes textes! C est toujours un plaisir de te dire ce texte est juste magnifique đ
Merci beaucoup, ça me touche beaucoup ! đ
A bientĂŽt ! đ